L’angoisse crépusculaire
Beaucoup de tout petits pleurent de façon continue et inconsolable en fin de journée. Avec des bébés de 3 à 6 semaines, la « crise » crépusculaire peut durer de deux à trois heures. L’enfant n’a pas faim, n’a pas besoin d’être changé, il n’est pas malade, mais semble inconfortable.
Il peut être ballonné, avoir des gaz, ressentir un besoin de succion, de câlin... Il ne faut pas vous en inquiéter. Un câlin, votre main qui « chauffe » son ventre, une promenade en landau, ou même en voiture, dans les cas les plus difficiles, peuvent vous aider à passer le cap.
La chambre des premiers mois
On recommande actuellement de placer le berceau ou le lit du bébé dans votre chambre, jusqu’à 6 mois (maximum). Pour se rassurer, l’enfant a besoin de sentir votre présence. Après ce stade, il est souhaitable pour tout le monde qu’il ait sa chambre.
La température doit être comprise entre 18 et 20°C, la pièce aérée chaque jour quand l’enfant n’y est pas (pour éviter de l’exposer aux courants d’air). Bien entendu, vous n’y fumerez pas non plus. N’utilisez jamais d’huiles essentielles, parfums d’ambiance, encens etc.
Tout en évitant le soleil direct sur le berceau, vous ne fermerez pas les volets, ni les rideaux durant la journée, cela aidera l’enfant à distinguer le jour de la nuit.
Des ébauches de nuit
Il vous faudra patienter trois mois et parfois jusqu’à 7 mois pour que votre bébé vous laisse dormir et trouve son rythme jour/nuit.
Un bébé nourri au biberon qui va bien, n’a en général plus besoin de manger la nuit après trois mois. S’il est allaité au sein, il peut avoir besoin de téter jusqu’à six mois. Quelle que soit sa durée, le sommeil nocturne est un enchaînement de cycles entre lesquels l’enfant se réveille partiellement ou complètement. Si vous l’avez habitué à s’endormir sans vous, il n’y a pas de raison qu’il vous réveille.
Un seul doudou
Ce peut être une peluche, un bout de tissu que l’enfant va choisir pour en faire son doudou, un ami qui console en votre absence. Idéalement, l’enfant ne doit avoir qu’un doudou dans son lit, et pas toute une ménagerie, sous laquelle il pourrait disparaître voire s’étouffer.
Les tous premiers temps, quand vous laissez votre bébé seul, il va se sentir abandonné. Il ne comprend pas tout de suite que vous allez revenir. Le doudou vous « représente » auprès de lui, son odeur familière le rassure. Chez les prématurés, les infirmières de néonatalogie demandent aux mères d’apporter un mouchoir ou un foulard, qu’elles ont porté et qui garde leur odeur.
Au bout de quelques semaines, l’enfant pourra l’attraper, le palper et jouer avec. Plus tard, il aura peut-être envie de l’emporter avec lui dans la journée, car il finira par faire partie de lui. Le doudou peut aider à supporter une séparation, une consultation médicale, un vaccin… Le médecin peut l’ausculter avant l’enfant ou prêter son stéthoscope pour que l’enfant ausculte le doudou, avant de se laisser examiner.
Le lavage du doudou est parfois difficile à négocier. Vous vous serez assuré de proposer un doudou qui passe en machine. Vous devrez faire comprendre que le doudou doit se laver, tout comme lui doit prendre son bain.
Le rituel du coucher
Au début, le nouveau-né ne fait pas la différence entre le jour et la nuit. Adopter un court rituel au moment du coucher, le reproduire chaque soir rassure l’enfant qui va être séparé de vous. Répétez les gestes dans le même ordre tous les soirs. Par exemple : le change, le pyjama, bonsoir aux membres de la famille, la fermeture des volets...
Parlez doucement, ce moment doit être calme avant tout. Il doit être content de retrouver son doudou, sa tétine dans son lit, d’entendre une berceuse. Dites-lui « à demain » et rassurez-le sur votre présence à côté, il doit être confiant dans le fait de vous revoir. L’enfant doit être couché encore éveillé, vous quitterez sa chambre après le dernier acte du rituel, sans attendre qu’il soit endormi. Dites-lui que vous êtes à côté, que vous pourrez revenir s’il a besoin de vous.
Vous pouvez laisser la porte ouverte pour laisser passer un rai de lumière. Une veilleuse est moins rassurante, elle révèle qu’il est seul, alors que la lumière du couloir ou de la pièce à côté, les bruits du quotidien signalent votre présence.
S’il pleure beaucoup, retournez le voir sans le prendre, sans lui donner à manger (ne lui laissez jamais de biberon de lait la nuit, cause de nombreuses caries). Expliquez-lui que c’est « l’heure des parents ». D’abord, intervenez au bout d’une minute, puis de deux, de cinq, de dix... En allongeant graduellement le « temps de réponse » de soir en soir. Ne vous fâchez pas, mais soyez fermes. Il est très important de le laisser trouver son sommeil tout seul. La nuit, il passera par des phases d’éveil, et lui faudra se rendormir seul, laissez-le y parvenir sans vous précipiter. Sans quoi, il prendra l’habitude de vous réveiller et attendra de vous la reprise du rituel. Le lendemain, il sera fatigué ou hyperactif, car il n’aura pas assez dormi.
À partir de neuf mois
On peut se poser la question d’un éventuel trouble du sommeil dont il faut rechercher la cause.
La plupart du temps, il s’agit d’un problème de conditionnement :
- On n’a pas appris à l’enfant à s’endormir seul.
- On l’a habitué à manger la nuit après trois mois.
- L’enfant regarde des écrans le soir ou est trop stimulé.
- Les parents n’ont pas réussi à poser des limites.
Parfois, ce sont des causes plus précises :
- L’enfant n’arrive pas à dormir car il a trop chaud, trop froid, est sale, est mouillé ou a faim. Dans ce dernier cas, votre médecin pourra vous conseiller d’ajouter de la farine au repas du soir, puis d’autres féculents lors de la diversification alimentaire (pâtes, riz, semoule).
- L’enfant réagit mal à un changement dans son environnement affectif : reprise du travail de la mère, changement de mode de garde, naissance d’un autre enfant, décès dans la famille.
- L’enfant souffre d’un problème chronique tel qu’un reflux gastrique, des coliques, de constipation, d’apnée du sommeil, sa peau gratte. Cela nécessite un traitement de fond.
- Les réveils ont une cause ponctuelle, par exemple, poussée dentaire, infection ORL, maladie infantile. La fin de l’épisode doit s’accompagner d’une normalisation du sommeil. Expliquez-le-lui.
Votre médecin vous aidera à y voir clair. Il n’y a pas de traitement pharmacologique des troubles du sommeil. Avant de consulter, il sera profitable de consigner sur une semaine, les heures de coucher et de réveil (nuit et sieste), le nombre et les horaires des réveils nocturnes, avec ou sans prise alimentaire.