Qu'est-ce que l'écriture inclusive ?
Raphaël Haddad, auteur du Manuel d'écriture inclusive, définit l'écriture inclusive comme « l'ensemble des attentions graphiques et syntaxiques permettant d'assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes ».
L'écriture inclusive s'appuie sur 3 conventions :
- Les fonctions, les métiers et les titres doivent s'accorder en fonction du genre : directrice, enseignante, chroniqueuse...
- Le féminin et le masculin doivent être utilisés quand on parle d'un groupe de personnes, soit grâce à la double-flexion « les présidentes et les présidents », soit par l'utilisation des points médians « les président·e·s ».
- Éviter d'écrire « Homme » avec une majuscule de prestige et écrire « droits humains » plutôt que « droits de l'homme ».
Un sujet qui ne date pas d'hier !
Même si l'expression « écriture inclusive » est récente, l'idée d'intégrer plus de neutralité et d'égalité des sexes dans l'écriture ne date pas d'hier, cela fait plus d'une vingtaine d'années que des personnes se penchent sur le sujet.
Le 03 janvier 2013, un décret du président François Hollande permet la création du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes (HCE). Le HCE contribue à la féminisation des fonctions, la parité des représentations et l'utilisation à la fois du féminin et du masculin par groupe de personnes, dans les organismes publics.
«Un nombre croissant d'entreprises et d'institutions le comprennent : le langage constitue un levier puissant pour faire progresser les mentalités. En adoptant l'écriture inclusive, chacun·e peut faire avancer l'égalité entre les femmes et les hommes ! » (citation d'ecriture-inclusive.fr)
Nos enfants vont-ils apprendre l'écriture inclusive à l'école ?
Pour la rentrée scolaire 2017-2018, les éditions Hatier ont publié le premier manuel scolaire qui intègre l'écriture inclusive (Magellan, questionner le monde CE2). C'est une première dans les manuels scolaires pour enfants. Dans ce livre, la grammaire, avec l'accord systématique des noms et des adjectifs féminins et masculins, ainsi que la typographie mettent les femmes et les hommes sur un pied d'égalité. Dès le sommaire, Hatier propose une égalité des genres.
Apprendre l'écriture inclusive à l'école n'est pas obligatoire. Les éditions Hatier n'ont pas de lien avec l'Éducation nationale et ont fait ce choix par pure liberté éditoriale. Les éditions Hatier se justifient en expliquant avoir voulu suivre les recommandations du Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes.
Un sujet qui divise
Cette initiative des éditions Hatier a beaucoup divisé les parents et les enseignants. Sur Twitter, ils sont nombreux à avoir réagi à la suite du tweet de lancement du manuel :
Les parents en particulier ont été très critiques.
Une initiative qui complique l'apprentissage de la lecture et de l'écriture selon Fabienne
Les personnes qui sont réfractaires à cette idée évoquent la difficulté, déjà présente, des enfants pour apprendre à lire et à écrire. L'écriture inclusive compliquerait l'apprentissage des mots et leur orthographe :
Ou encore
Une vision moderne et actuelle de la société selon Antoine
D'autres sont plus optimistes. Pour eux, l'écriture inclusive reflète une société moderne qui évolue :
Une décision éditoriale pour une éducation égalitaire
Quant au Haut Conseil à l'Égalité (HCE), il félicite la décision de l'éditeur Hatier, en présentant le manuel comme «un exemple pour une écriture inclusive et une éducation égalitaire ». Défendant également ce choix, Raphaël Haddad déclare dans le journal Libération :
« En France, il y a une résistance idéologique parce que la langue est le dernier terrain des masculinistes. Elle pourrait très bien s’adapter, nous passons notre vie à revitaliser la langue, à inventer des mots, c’est pour cela que les dictionnaires sont vivants. »
Le ministre de l'Éducation nationale a pour sa part tranché : il s'est montré défavorable à l'écriture inclusive.
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