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Besoin essentiel

Les bienfaits de la sieste chez l'enfant

La sieste est essentielle au bon équilibre physiologique et nerveux de l'enfant. Elle est aussi importante que les soins, la nourriture et l'amour. Le sommeil n'est pas une mise en veille de l'activité mentale. Le corps et le cerveau se consacrent à d'autres tâches pendant le repos. Il est donc essentiel d'instaurer des moments de "pause" pendant la journée de l'enfant. Les effets positifs sont nombreux et essentiels à son équilibre mental, psychologique et émotionnel.

Les effets réparateurs du sommeil

Le sommeil a de nombreux effets positifs et bienfaisants sur l'enfant. Ils se présentent à différents niveaux :

  • psychologique : pendant que l'enfant dort, l’hormone de croissance est sécrétée, les déchets sont éliminés, le système immunitaire activé, ainsi que la cicatrisation et la construction osseuse.
  • neurologique : pendant le sommeil lent / profond de la sieste: le cerveau organise le traitement de l’information et la mémorisation, le système nerveux central mûrit, favorisant les apprentissages et l'équilibre émotionnel.

Même si certains enfants sou­haitent abandonner la sieste dès l’âge de 2 ans, une période de repos (étendu sur son matelas sans dormir) est indispensable.

Faire la sieste pour mieux dormir la nuit

De plus, faire la sieste procure une nuit plus tranquille. Une coupure en milieu de journée permet de faire retomber l'agitation le temps d'un cycle de sommeil profond. La journée se terminera plus calmement, sans période d'énervement. En l'absence de temps de repos pendant la journée, le cerveau organisera une "récupération" en enchaînant deux cycles consécutifs de sommeil profond en début de nuit. Normalement, ces cycles sont entrecoupés d'une phase de sommeil paradoxal. Cette succession ininterrompue favorise les épisodes de terreurs nocturnes que connaissent bien des parents. Selon l'âge et le comportement de l'enfant, le nombre de siestes dans la journée varie.

Un nombre de siestes qui varie selon l'âge de l'enfant

L'enfant a son propre rythme de sommeil selon son âge. Les siestes dans la journée sont, très souvent, nécessaires. Plus l'enfant sera âgé, moins les siestes seront obligatoires. Mais à 5 ans encore, elles restent indispensables pour le bon équilibre de l'enfant.

  • De 0 à 3 mois : il faut entre 4 à 6 périodes de sommeil dans la journée, entre chaque tétée ou biberon.
  • Vers 4 mois : le rythme des 3 siestes devient de plus en plus régulier. Une sieste le matin, une en début d’après-midi puis une autre en fin d’après-midi.
  • Un an à 18 mois : une sieste est nécessaire en matinée et une autre en début d’après-midi. C'est assez variable selon les enfants.
  • À partir de 18 mois : le mieux est une longue sieste en début d’après-midi est nécessaire.
  • Vers 3 ans : une sieste, immédiatement après le déjeuner est à réaliser par l'enfant.
  • À partir de 4-5 ans : une période de repos est souhaitable. À l'école, au minimum un moment de calme avec les yeux fermés, la tête sur les bras permettra à l'enfant de se reposer et de se recentrer sur lui-même. À la maison, le mercredi ou le week end, continuez de lui proposer de s'allonger au calme, et pourquoi pas, avec vous.

Lorsque mon enfant dit "non", que faire?

Vers 2 ans et demi, il faut s'attendre à un refus de l'enfant de faire la sieste. C'est sa manière à lui de s'affirmer. Or, huit heures de sommeil nocturnes ne suffisent pas. Il doit obligatoirement se reposer pendant la journée.Le refus de faire la sieste est un des moyens pour s’opposer aux règles, pour s'affirmer par rapport aux parents ou à l'enseignant. Acceptez alors qu'il ne dorme pas mais imposez-lui de se reposer allongé, sans bruit. Le temps de repos durera de 30 à 45 minutes. L'enfant reposé se lève de la sieste ou du temps de repos de bonne humeur. Il ne montre pas de signe de fatigue pendant l'activité suivante.

Excitation et irritation, les premiers signes qui annoncent la fatigue

La fatigue de l'enfant s'exprime différemment de chez l'adulte. L'excitation suivie d'irritabilité en sont des signes. Si votre enfant pleure, fait des colères, est de mauvaise humeur, refuse les jeux, il peut souffrir simplement d'un manque de sommeil. Un enfant qui "saute" la sieste ne s'endormira pas plus facilement le soir. Il va s'habituer à lutter contre la fatigue, retarder le coucher du soir, dormir moins longtemps. Ce sera éprouvant pour toute la famille. La fatigue nerveuse s'installe, nuisant à la concentration et aux apprentissages.

La pédagogie, nécessaire en cas de refus

La ou les siestes du tout-petit ne présentent pas de difficultés en général. A  partir du moment où l'enfant y rechigne, il convient de faire preuve de pédagogie. Il est donc préférable de présenter ce moment en insistant sur le fait que :

  • ce n'est ni une menace, ni une punition. La sieste ne doit pas non plus être liée à son âge, à sa condition de bébé.
  • la sieste doit suivre immédiatement le déjeuner. Idéalement entre 12h30 et 15h, pour ne pas décaler le coucher.
  • la sieste ne doit pas se faire dans le noir complet dans la chambre. L'enfant se réveillera spontanément en entendant les bruits environnants quand son cycle de sommeil arrivera à son terme.

En réalité, nous aurions tous, y compris les adultes, besoin d'une pause après le déjeuner. De quelques minutes à une demi-heure de relaxation, de baisse de vigilance ou même d'endormissement, ce repos est bénéfique. La sieste de votre enfant sera peut-être une incitation, le week-end notamment, à ce que toute la famille se mette en mode "farniente" en début d'après-midi. Parents et ados ne pourront que mieux s'en porter !

, Docteur en pharmacie
Docteur en pharmacie, Sylvie Roy a exercé en officine. A la suite d'une formation juridique complémentaire, elle a travaillé à la Direction Générale de la Santé, dans la sous-direction...
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