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Journée Nationale de l'Audition

Mon enfant entend-il bien ?

Photo : unsplash

Bien entendre pour aborder les apprentissages et s’intégrer à l’école

Il faut savoir que la déficience auditive est le déficit sensoriel le plus fréquent à la naissance. La prise en charge précoce conditionne alors l’acquisition du langage et in fine, l’intégration sociale. Pour d’autres enfants, les otites à répétition entraînent dans les cinq premières années des problèmes auditifs. A la période des apprentissages, ceci a des répercussions sur le développement de la communication, sur la scolarité et l’insertion sociale ultérieure de l’enfant.

80% des surdités de l’enfant existent dès la naissance

Un enfant sur mille naît sourd profond, ce qui représente environ 25% des surdités présentes à la naissance. À 3 ans, la prévalence des surdités sévères et profondes est de 3/1000. L’enjeu est de les identifier par un dépistage à l’aide de méthodes objectives. Un protocole de dépistage de la surdité permanente du nouveau-né a été initié depuis 2005 à Paris, Lille, Lyon, Bordeaux, Toulouse et Marseille. Une surdité profonde ou sévère bilatérale qui peut être appareillée doit être prise en charge avant l’âge de 6 mois.

Prendre conscience du déficit auditif en milieu scolaire

En plus des surdités de naissance, 12 à 18 % des enfants présenteront une otite séreuse chronique dans les 5 premières années de leur vie, altérant leur audition de façon plus ou moins prolongée.

Selon les sources du Ministère de l’Éducation nationale, environ 12 000 élèves avec déficience auditive suivent les enseignements dans les écoles. Plus de 40% d’entre eux sont en intégration individuelle en classe, dans un schéma d’inclusion.

Environ 500 enfants par an sont équipés d’implants cochléaires et 2 enfants sur 1 000 naissances se voient équipés d’aides auditives au cours de leur vie scolaire. Ces enfants vont être plus particulièrement gênés par le bruit dans les classes, dans la cour de récréation ou à la cantine.

C’est pourquoi les enseignants et l’ensemble des élèves doivent être sensibilisés pour créer un environnement favorable pour tous les enfants présentant un trouble auditif. Des mesures simples peuvent s’appliquer :

  • Limiter le bruit ambiant qui gêne l’audition de la parole du professeur.
  • Certains bruits parasites peuvent être assourdis (patins de feutre sous les chaises, moquette). L’insonorisation des lieux est évidemment un facteur favorisant.
  • L’enfant doit être placé devant, dans l’axe visuel du professeur.
  • Ce dernier fera un effort d’articulation et haussera un peu sa voix, si besoin en parlant dans un micro.
  • Enfin, l’enseignant peut veiller à ce que l’appareillage de correction auditive soit en état de marche (ex. réserve de piles dans la classe ou dans la trousse de l’élève).
  • Une relation de confiance mutuelle et des échanges réguliers entre l’école et les parents de l’enfant concerné permettent de mieux répondre aux exigences de son handicap.

Quelques signes d’appel pour les parents

Comment s’apercevoir si l’enfant n’entend plus bien ? 

  • Dans les premiers mois : Absence de réaction aux bruits et, par contraste, réactions vives au toucher. Sommeil trop calme. Sons émis non mélodiques, disparition du babillage. Absence de réaction à l’appel de son nom.
  • De 12 à 24 mois : Absence de mots, communication exclusivement gestuelle. Enfant inattentif à ce qui n’est pas dans son champ visuel. Emissions vocales incontrôlées.
  • Entre 2 et 3 ans : Retard de parole et de langage. Troubles du comportement : retrait ou agitation.
  • Ensuite : Difficultés d’apprentissage. Régression de l’expression vocale. Agressivité et frayeurs nocturnes.

Quel dépistage ?

Il est recommandé de proposer un examen ORL spécialisé s’il existe un antécédent familial, un facteur de risque néonatal, des signes d’appel ou une anomalie à l’un des tests réalisés.

Le repérage des troubles de l’audition chez l’enfant fait appel à la compétence de l’ensemble des professionnels de santé, tout au long du développement de l’enfant. Pour les bébés, outre le bilan à la naissance, des rendez-vous sont indiqués dans le carnet de santé, à 9 et 24 mois. Puis, les services de protection maternelle et infantile utilisent, en consultation comme pour les visites obligatoires à l’entrée en crèche ou à la visite des 3-4 ans, diverses méthodes (répétition de mots, audiométrie comportementale). Cependant, l’environnement sonore, l’état O.R.L. des enfants peuvent parasiter le test. Les cas repérés sont adressés pour un dépistage ciblé. A l’entrée en CP, une audiométrie est réalisée. Ensuite, un dépistage ciblé pourra être proposé aux enfants à risque ou en difficulté.

Traumatismes aigus chez les ados

Les troubles de l’audition toucheraient également 20% des jeunes âgés de 18 à 20 ans en raison de traumatismes sonores aigus. La prévention dépend de la communication sur les niveaux sonores dangereux. Quelques repères hebdomadaires en décibels (dBA) à ne pas dépasser :

  • 20 heures d’écoute de baladeur ou d’autoradio (93 dBA)
  • ou 4 heures de baladeur à volume maximum (100 dBA)
  • ou 2 heures en discothèque (103 dBA)

Le bon sens commande de s’éloigner des enceintes quand on est en plein air, d’éviter la fréquentation d’établissements à niveau sonore incontrôlé, de réguler sa propre utilisation du volume des appareils audio. Enfin, dans un contexte sonore non maîtrisé, il est impératif de recourir aux bouchons protecteurs en mousse ou même moulés sur mesure par un audio prothésiste.

, Docteur en pharmacie
Docteur en pharmacie, Sylvie Roy a exercé en officine. A la suite d'une formation juridique complémentaire, elle a travaillé à la Direction Générale de la Santé, dans la sous-direction...
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