Vous êtes ici

En bonne santé à l'école

PAI : comment assurer le suivi d’un trouble chronique chez un enfant scolarisé ?

Si votre enfant souffre d'une pathologie qui nécessite une prise en charge particulière, une procédure, le PAI, est prévue dans le cadre scolaire, pour assurer la continuité du suivi de l'enfant, même à l'école. N'hésitez-pas à en parler avec votre médecin traitant. Concrètement comment cela se passe-t-il ?

Le Projet d'Accueil Individualisé adapté à chaque enfant

Le Projet d'Accueil Individualisé (PAI) concerne les enfants atteints de troubles de la santé tels :

  • des pathologies (l'asthme par exemple)
  • des allergies
  • des intolérances alimentaires

L'enfant bénéficie alors d'un traitement spécifique lorsqu'il est à l'école. Une demande écrite de la part des parents est adressée à la responsable de l'école, afin de préciser des éventuelles adaptations à mettre en place en collectivité. Ce document est le résultat de la concertation entre toutes les personnes concernées : l'enfant lui-même, sa famille, les personnes qui l'accueillent, le (ou les) professionnel de santé qui suivent l'enfant et celui rattaché à la structure qui l'accueille. Après avoir été chez le médecin pour remplir la partie médicale du PAI en indiquant les troubles et les besoins de l'enfant, celle-ci sera utilisée par l'école pour organiser le PAI.

> Un modèle de PAI est accessible en ligne en cliquant sur ce lien.

Le PAI peut être instauré à tout moment de l'année scolaire. Il est reconduit l'année suivante, à la suite de la demande des parents.

Témoignages : Alexandre et Djamila, deux enfants qui bénéficient de PAI

Le cas de l'asthme

Alexandre, 4 ans, souffre d'asthme modéré depuis un an. Il est victime, surtout en hiver, de bronchites asthmatiformes. Il bénéficie d'un traitement inhalé de fond par Flixotide® qu'il doit prendre le matin et le soir afin de réguler son asthme. Il peut arriver malgré tout qu'une crise survienne. Les signes annonciateurs sont la toux et une respiration sifflante. En cas de crise importante, il devra rentrer chez lui se soigner. Si la crise est modérée, un simple traitement par Ventoline® suffit à contrôler, puis calmer la crise. Etant donné que ces cas de figures sont généralement imprévisibles, les parents d'Alexandre ont demandé la mise en place d'un PAI auprès de la directrice de l'école. Être prévoyant et signaler aux professionnels de la petite enfance la moindre anomalie, leur permettront de prendre en charge rapidement l'enfant en cas de problèmes.

Plusieurs intervenants internes et externes pour résoudre une éventuelle crise d'asthme

Ainsi, plusieurs personnes rentrent en scène pour subvenir aux besoins de l'enfant en cas de difficultés :

  • les parents : ils autorisent le personnel de l’établissement à administrer les médicaments lors d'une crise d'asthme.
  • le médecin : il explique précisément à l'école quand et comment le traitement doit être donné.
  • le personnel de l'école : ils appliquent les gestes de secours et traitent l'éventuelle pathologie sous les conseils du médecin.
  • le médecin scolaire : il indique à la directrice et à la maîtresse d'école les gestes à appliquer.
  • la directrice : elle garde à portée de mains les médicaments pouvant stopper un début de crise.
  • la maîtresse d'école : elle reste à l'écoute des moindres signes annonçant une crise d'asthme.

Tous prennent tous conscience des directives à suivre données par le médecin traitant.

Le cas des allergies alimentaires

Djamila 5 ans est allergique aux œufs. Son allergie peut lui causer des réactions conséquentes, si elles ne sont pas traitées rapidement. Djamila mangeant tous les jours à la cantine, un PAI a été installé afin de protéger l'enfant d'éventuels risques. Dans le cas des allergies alimentaires, les PAI sont légèrement plus complexes à instaurer. Deux équipes sont responsables de l'enfant à l'école :

  • l’équipe enseignante le matin et l’après midi
  • l’équipe municipale de surveillance de la cantine

Afin d'éviter tous dangers, un "panier repas" est confectionné par les parents de Djamila pour tous ses repas. Djamila peut ainsi déjeuner avec ses autres camarades à la cantine.

Une prise en charge spécifique

La prise en charge d’une allergie alimentaire potentiellement grave est plus délicate :

  • les médicaments doivent être disponibles aussi bien dans l’école que dans les locaux de la cantine.
  • en cas de réactions graves : le médicament à administrer en cas de réaction allergique grave est une injection d’adrénaline à effectuer en intra musculaire
  • en cas de réactions modérées : le médicament à administrer en cas de réaction allergique grave est une injection d'adrénaline à effectuer en intra musculaire. C'est une prise en charge qui demande un temps d'apprentissage spécifique pour tous les adultes responsables de Djamila. Les parents de Djamila ont appris les gestes nécessaires auprès du médecin traitant. Le médecin scolaire, de son côté, a expliqué les gestes préventifs et le comportement à adopter aux deux équipes responsables de l'enfant.
    La concertation des différents intervenants du PAI dès sa mise en place permettra de contrôler ou d'éviter toutes allergies.
> Retrouvez plus d'informations sur la santé de votre enfant dans J'élève mon enfant, de Laurence Pernoud , cahier" La santé de l'enfant de A à Z", pages 382-453, ainsi que dans les fiches de l'ouvrage Mon enfant et sa santé de la nouvelle collection Pernoud.
, Pédiatre
Eric Osika est pédiatre avec une activité libérale et une activité de pédiatre attaché dans le service de pédiatrie de l'hôpital Saint-Camille à Bry-sur-Marne. Ancien rédacteur en chef de la revue...
Partagez cet article