L'enfant est à la confluence de deux histoires : celles de son père et de sa mère.
D'après Aldo Naouri, si « chaque individu possède son propre talent pour exercer la parentalité » à la naissance l'enfant est le résultat de deux histoires, celle de son père et celle de sa mère.
« Si je voulais aider cet enfant [...] il fallait que j'aide d'abord ses parents. » Autrement dit, le pédiatre en consultation aidait chacun des deux parents à régler les problèmes qu'ils avaient rencontré dans leur propre enfance afin d'être éventuellement disponible, de façon neuve, à leur enfant. Corriger le passé pour repartir à zéro, avec une vie de famille différente.
De plus, les deux histoires des parents doivent, pour le bien de l'enfant, s'arranger l'une avec l'autre pour éviter les conflits et la confusion dans la manière d'éduquer l'enfant..
« Ils ne sont que les dépositaires d'un individu qui demain sera un adulte. Autrement dit, ce sont des gestionnaires temporaires.»
L'autorité et l'apprentissage du « non »
Il appartiendra aux parents d'éduquer leur enfant selon leur propre héritage familial. Cependant, Aldo Naour insiste sur la période des caprices et l'apprentissage du « non »qui permettra, par la suite, de limiter les angoisses dans la vie d'adulte.
L'enfant dans sa période de caprice va tenter de prendre le dessus sur sa mère lorsqu'il comprend que celle-ci a trop de pouvoir sur lui. Il est nécessaire que la mère apporte une opposition à l'enfant, sans une opposition il n'y a pas d'éducation. Elle doit lui apporter une éducation bienveillante et de l'amour, ce qui permettra à l'enfant de devenir un adulte de qualité.
Dans chaque parent il y a trois parents :
- Le parent géniteur, biologique.
- Le parent social : celui qui reconnaît l'enfant.
- Le parent fonctionnel : celui dont l'action structure la psychée de l'enfant.
Ces trois sont le plus souvent réunis chez la mère.
Dans le ventre de sa mère, l'enfant associe à sa maman le "oui", car elle répond à tous ses désirs, le père représente pour l'enfant le "non", l'autorité. Il faut que la mère comprenne qu'elle aussi, peut dire non.
Une société qui évolue
Le Dr Naouri constate aussi que la société évolue : il y a de plus en plus de familles monoparentales et des enfants en manque de repères. Autrefois les parents venaient consulter « pour des maladies du corps, aujourd'hui il s'agit davantage de troubles comportementaux. » L'enfant ne sait plus où il est, il souffre de problèmes éducationnels.
« La santé physique des enfants et aujourd'hui assurée, l'inquiétude s'est déplacée du corps de l'enfant à ses capacités à devenir ce que l'on souhaite qu'il devienne. »
Soigner l'enfance aujourd'hui, ce n'est pas la même chose qu'il y a quarante ans. On comptabilise beaucoup plus de familles monoparentales. Aldo Naouri a constaté statistiquement que l'enfant élevé par un parent seul aura, plus tard, d'énormes difficultés à créer un couple parental.
Le rôle du père a également changé, aujourd'hui on demande au père d'être une « autre mère », un papa poule. Cependant il doit également faire figure d'autorité. De même pour la mère qui en plus d'être une maman doit obligatoirement être aussi une femme épanouie. C'est essentiel pour le bien-être de la famille et l'éducation de l'enfant.
Pour conclure, le pédiatre indique que pour soigner l'enfant :
« Il ne faut pas s'intéresser aux troubles de l'enfant, mais porter un intérêt considérable au petit enfant présent dans chaque parent. »
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