Vous êtes ici

Prévention et vigilance

Les bons gestes pour faire face aux piqûres de l'été

L’été est là, avec son cortège de déplacements, d’activités en plein air et ses inévitables nuisances, ses insectes et autres petites bêtes. Promenades, randonnées, pique-niques, camping ou scoutisme, jeux de plein air, sont autant d’occasions de piqûres. Comment protéger la peau toute neuve de vos enfants ? Quels sont les risques ? Comment traiter et quand faut-il s’inquiéter ?

Soleil et chaleur, dangereux pour les bébés

Promenades et siestes au jardin sont très appréciées des parents comme des petits. L’été est l’occasion de bien des découvertes par les tout petits et contribue à leur éveil. Il faut rappeler que le soleil et la chaleur sont à éviter chez les jeunes enfants, le premier pour le risque de mélanome plus tard dans la vie et la seconde à cause du risque de déshydratation (Lire aussi notre article Comment protéger son bébé de la chaleur ?).

Une moustiquaire contre les piqures

Quant aux insectes, une moustiquaire adaptée au landau ou à la poussette vous permettra d’être tranquille. Pour la nuit, moment où les moustiques s’activent, prévoyez une autre moustiquaire autour du berceau. Installez-la de façon à ce que l’enfant ne puisse pas l’attraper et la mettre à la bouche. En France, à l’exception du sud de la France où l’on a observé des cas de dengue et de chikungunya, la moustiquaire n’a pas besoin d’être imprégnée d’insecticide.

Le moustique, l'ennemi n°1

En zone tropicale, les moustiques transmettent de lourdes maladies

Les moustiques sont très désagréables, mais ils ne sont dangereux que par les maladies dont ils sont les vecteurs. Dans les régions tropicales, des moustiques actifs dès la tombée de la nuit transmettent le paludisme, le virus du Nil occidental ou sont à l’origine de cas d’encéphalites américaines, japonaises. Sous les tropiques, d’autres moustiques, diurnes, peuvent transmettre la dengue, le chikungunya, le zika (Lire également notre article Vaccins, vers une nouvelle polémique ?).

Une protection maximale pour préserver son enfant

La protection doit alors être maximale, pour éviter la transmission de maladies graves. Elle consiste à utiliser des moustiquaires imprégnées d’insecticide, des répulsifs et des diffuseurs électriques. Les vêtements devront être couvrants, sombres et légers, les chaussures fermées, afin de laisser le moins possible de surface de peau exposée.

Des recommandations sanitaires disponibles sur Internet

Chaque année Santé Publique France publie un Bulletin Epidémiologique hebdomadaire consacré aux recommandations sanitaires pour les voyageurs. Ce document très complet recense les risques sanitaires, les pays concernés, les vaccins disponibles, les traitements préventifs contre le paludisme et les répulsifs pour les enfants comme pour les adultes.

Les meilleures recommandations contre les piqûres de moustiques

Concernant le répulsifs :

  • Seuls certains répulsifs à faible dose sont utilisables chez l’enfant. De six mois à l’âge de la marche, le produit ne sera appliqué qu’une fois par jour. Jusqu’à 12 ans, on ne doit pas dépasser deux applications par jour. Votre pharmacien saura vous indiquer celui qui convient le mieux à votre enfant.
  • La crème solaire doit toujours être appliquée 20 minutes avant le répulsif. Attention, le répulsif est soluble dans l’eau donc pensez à en remettre si l’enfant s’est baigné.
  • Ces produits ne doivent pas être appliqués sur les muqueuses ou les plaies. Chez l’enfant, n’en mettez jamais sur les mains pour éviter toute ingestion.

Contre les protections illusoires :

  • L’effet des bracelets anti-insectes (moustiques/tiques) et des huiles essentielles est insuffisant. Ces dernières peuvent de surcroît être allergisantes ou provoquer des convulsions chez l’enfant.
  • Les appareils sonores à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie, les rubans et papiers collants sans insecticide n’ont pas prouvé d’efficacité non plus.

Lutter contre les démangeaisons

Si les piqûres sont nombreuses et grattent beaucoup, il faut éviter que l’enfant ne se gratte trop. Il pourrait surinfecter les plaies. Un médecin vous prescrira un traitement local antihistaminique associé éventuellement à un dermocorticoïde.

Piqûres d’abeille, guêpe, frelon, araignées, scorpions, scolopendre : des animaux venimeux

Ces insectes sont venimeux. Leur piqûre introduit une substance toxique dans l’organisme. Le venin peut provoquer une réaction allergique grave, immédiate ou différée.

Des signes qui indiquent une contamination

En cas d’œdème important au site de piqûre, de gonflement de la bouche, de la langue, de malaise, de difficultés respiratoires ou de nausées, rendez-vous aux Urgences ou faites appel au SAMU (15). Si votre enfant est allergique et que l’on vous a prescrit un stylo d’adrénaline en cas de crise, n’hésitez pas à vous en servir en attendant l’arrivée des secours. L’enfant sera ensuite mis sous surveillance pendant quelques heures.

Réagir rapidement en cas de piqûre :

  • En l’absence de complication, nettoyer l’endroit piqué avec de l’eau et du savon, appliquer une solution antiseptique. L’application de froid calme la douleur. N’appliquez jamais de glaçons ou de pack réfrigéré directement sur la peau mais entouré d’un linge pour ne pas brûler l’épiderme.
  • Pour éviter à votre enfant d’être la cible de ces insectes, ne donnez pas le goûter en plein air sans surveiller l’environnement. Les guêpes et frelons sont immédiatement attirés par le sucre de la brioche ou de la tartine.
  • Si vous repérez un essaim, appelez les pompiers pour le détruire. Ils continuent à intervenir gratuitement dans les cas où des enfants sont menacés.
  • Contre les araignées, aspirez régulièrement les chambres d’enfants, plafond et murs compris.

Les méduses, responsables de brulures sur la peau

Les méduses provoquent des brulures et laissent des filaments urticants sur la peau. En cas de brûlure, il faut :

  • rincer à l’eau de mer (et pas à l’eau douce qui raviverait la douleur)
  • frotter avec du sable pour enlever les filaments
  • traiter la brulure par une pommade contre les brulures.

Si des démangeaisons s’installent, il peut s’agir d’un phénomène allergique. La prise d’un antihistaminique pourra les calmer.

Les vives, des poissons venimeux

Les vives sont des poissons enfouis dans le sable près du rivage et portant des épines venimeuses. Un enfant jouant au bord de l’eau peut marcher dessus et ressentir une douleur violente qui lance jusque dans la jambe. Le pied enfle. La douleur peut être si forte qu’elle entraîne des sueurs, des nausées voire un malaise. Le venin étant détruit par la chaleur, il suffit d’approcher une cigarette allumée de la piqure pendant une à deux minutes. Si l’on peut, refroidir ensuite très vite la plaie avec un glaçon. Les symptômes s’améliorent très rapidement après ce traitement. On désinfectera la zone avec un antiseptique. Les piqures de vives peuvent être évitées par le port de chaussures de plage en plastique.

Les tiques transmettent la maladie de Lyme

Les tiques s’accrochent sur la peau des promeneurs (ou des chiens) à la campagne ou en forêt, de mars à octobre. On peut les attraper tout simplement dans l’herbe. Aussi, faut-il bien vérifier le corps de vos enfants après une journée de plein air. Le cuir chevelu est une région particulièrement susceptible de cacher une tique. Le parasite doit être enlevé au plus vite avec un tire-tiques vendu en pharmacie. L’outil se glisse sous l’animal qui est décroché par une rotation dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. La plaie doit être désinfectée et surveillée dans le mois qui suit. En effet, certaines tiques transmettent :

  • la maladie de Lyme
  • des encéphalites
  • des fièvres hémorragiques

Si une plaque rouge apparaît au cours du mois qui suit, à proximité de la piqure, consultez un médecin, un traitement antibiotique est nécessaire. Procédez de même en cas de syndrome grippal, engourdissement des membres ou douleurs articulaires.

En étant informés, vigilants et bien équipés, vous réussirez à prémunir votre famille des dangers occasionnés par les insectes. Ne les laissez pas gâcher vos vacances !

, Docteur en pharmacie
Docteur en pharmacie, Sylvie Roy a exercé en officine. A la suite d'une formation juridique complémentaire, elle a travaillé à la Direction Générale de la Santé, dans la sous-direction...
Partagez cet article