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Réponse d'expert

Comment soigner une forte constipation pendant la grossesse?

Réponse d'expert
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Christelle Besnard-Charvet est gynécologue. Elle est également homéopathe....

Chère Elissa,
Merci pour votre question. Avant tout, je pense qu’il faut différencier la constipation physiologique de la grossesse et une constipation pathologique qu’il faudrait traiter. En effet, de façon physiologique, le transit se ralentit pendant la grossesse en raison de la progestérone. Si votre transit était déjà lent de façon naturelle (par exemple une selle tous les deux jours), il est possible, en étant enceinte, que vous n’alliez à la selle que 2 ou 3 fois par semaine sans que cela pose problème. Dans ce cas, les selles sont de consistance normale, ne sont pas difficiles à expulser et ne sont pas à l'origine de douleurs abdominales. Il est toutefois possible que vous ayez quelques ballonnements.
En revanche, il arrive que certaines femmes enceintes présentent une constipation pathologique. En plus d’un transit ralenti, les selles sont alors dures et s'accompagnent de douleurs dans le ventre, de gaz, voire d'hémorroïdes. La gêne entraînée est un signe qu'il vaut mieux prendre en charge cette constipation.

Quelles méthodes employer ?

  • Le premier réflexe : les mesures hygiéno-diététiques. Pendant la grossesse, il est essentiel de bien s’hydrater, d'avoir une alimentation riche en fibres (pruneaux le matin, un verre de jus d’orange pressé dans la journée, un fruit et des légumes à chaque repas) et d'éviter les aliments qui ralentissent le transit, en particulier le riz. Mieux vaut aussi mâcher lentement pour que les aliments soient mieux absorbés dans l’estomac et l’intestin. Il est également essentiel de conserver une activité physique régulière (marche active au moins 30 minutes par jour, vélo qui accélère par un massage interne le fonctionnement de l’intestin, yoga...).
     
  • Ensuite, il est important de prendre le temps d’aller à la selle, si possible tous les jours à la même heure après le petit déjeuner (réflexe gastro-colique qui facilite la vidange de l’intestin). Pour vous aider, il existe des suppositoires (EDUCTYL®) qui émettent du gaz et déclenchent le réflexe de défécation en quelques minutes. À noter :  il est important de s’installer correctement sur le siège des toilettes, en surélevant légèrement les pieds. Un massage doux du ventre de droite à gauche avant d’aller à la selle peut aussi être utile, même s'il est difficile à partir du 6ème mois de grossesse !

Quels traitements ?

En deuxième intention, et seulement si la constipation constitue une vraie gêne, plusieurs pistes de traitement existent :

  • Les probiotiques sont très utiles car ils apportent les bons microbes de l’intestin, qui sont souvent insuffisants, et permettent un meilleur fonctionnement de l'appareil digestif.
  • Identiquement, les médicaments homéopathiques ont leur place dans les constipations gênantes avec Alumina 5 CH ou Bryonia 5 CH lorsque les selles sont très dures, Collinsonia 5 CH lorsque la constipation s’accompagne de ballonnements, hémorroïdes et émission de gaz, Nux vomica en cas de terrain chronique de constipation, hémorroïdes et impression de mal vider son rectum, Sepia pour des femmes à tendance constipée qui ne ressentent pas le besoin d’aller à la selle... Un bilan personnalisé avec un professionnel de santé est conseillé pour un trouver le remède qui vous conviendra vraiment. Je vous conseille donc de consulter.
  • Quant aux laxatifs, ils ne sont pas contre-indiqués pendant la grossesse, mais certains ont tendance à ballonner. Deux types de traitement peuvent prescrits : les laxatifs de lest (mucilages, son) qui augmentent le volume fécale et les laxatifs osmotiques (polyéthylènes glycol, lactulose) qui hydratent et augmentent le volume des selles. Par contre, les laxatifs lubrifiants (comme l’huile de paraffine) ou stimulants (à l'instar de certaines plantes : le séné, le boldo, l’aloès) sont à éviter. La prise d’un laxatif doit donc être faite sur les conseils d'un professionnel de santé (médecin, pharmacien ou sage-femme) et en général pour une durée limitée en attendant que le changement d’alimentation produise son effet.
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