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Comprendre ce qui se passe

La fausse couche en 4 questions

1. «Enceinte de 4 SA, j'ai remarqué hier quelques pertes de sang. Est-ce un signe de fausse couche ? Dois-je m'inquiéter ?» (Emma, 26 ans)

Il peut arriver qu'après un début de grossesse qui semblait normal, vous observiez quelques pertes de sang, parfois accompagnées de douleurs au bas-ventre. Avant de vous affoler, demandez-vous d’abord si vous n’êtes pas à la date théorique de vos règles. Il arrive en effet qu’une femme enceinte perde un peu de sang à cette période, pendant les deux ou trois premiers mois de la grossesse. Cette anomalie, difficile à expliquer, est plutôt rare et elle est sans conséquence.

Hormis ce cas, toute perte de sang doit être considérée comme un signal d’alarme et vous conduire à consulter le médecin sans tarder. Celui-ci demandera d’emblée un dosage sanguin de l’hormone de grossesse (appelée βHCG) ainsi qu’une échographie. En fonction des résultats de ces deux examens, il sera possible de préciser si la grossesse évolue favorablement ou non.  À noter : en cas de pertes de sang, et tant qu’un diagnostic précis n’est pas posé, il est préférable d’interrompre son activité, et d’aller voir le médecin au rythme qu’il jugera nécessaire pour faire face à la situation.

2. «Est-ce qu'une menace de fausse couche peut évoluer favorablement ?» (Anne-Laure, 30 ans)

Il est en effet possible que tout se déroule favorablement. Les pertes de sang peuvent diminuer, le col rester fermé, le foetus continuer de se développer. L’échographie confirme alors que l’évolution de la grossesse se poursuit. Ces cas correspondent habituellement à des difficultés d’adhérence du placenta à l’utérus, appelées souvent décollement placentaire partiel ou hématome décidual. Ce décollement s’estompe habituellement sans traitement.

Parfois, au contraire, il s’aggrave progressivement. Les pertes de sang augmentent progressivement, l’utérus ne se développe plus, l’échographie confirme l’interruption de la grossesse qui se traduit par des pertes de sang assez abondantes accompagnées de « coliques » ressenties dans le bas-ventre : ce sont les contractions de l’utérus qui expulsent l’œuf et qui peuvent être douloureuses. En général la femme a eu la sensation que « ça n’allait pas » car les « signes sympathiques » de grossesse avaient disparu ou s’étaient atténués.

3. «Après une période de saignements, ma grossesse se déroule aujourd'hui sans problème. Mais à plus de 20 SA, je suis encore inquiète. Est-ce que cette menace de fausse couche peut avoir des conséquences sur la santé de mon enfant ?" (Abiré, 29 ans)

Après une menace de fausse couche, bien des femmes ont la crainte de mettre au monde un enfant mal formé. Cette peur est injustifiée car, si l’avortement ne se produit pas et si la grossesse se poursuit, elle a autant de chances d’aboutir à une naissance normale qu’une autre grossesse.

4. «Est-il absolument nécessaire d'aller à la maternité après une fausse couche ?» (Lola, 23 ans)

S’il n’y a pas d’hémorragie importante, vous n’êtes pas obligée de vous rendre aussitôt à la maternité : une fausse couche ne nécessite pas automatiquement une intervention médicale. Mais mettez-vous rapidement en rapport avec le médecin ou l’équipe de garde de la maternité où vous avez prévu d’accoucher. Celle-ci vérifiera, sous échographie, que l’œuf a été complètement rejeté. Si ce n’est pas le cas, l’œuf sera évacué par aspiration (il est aspiré par une sorte de pompe à vide électrique). Il est rare aujourd’hui de pratiquer un curetage (l’œuf est retiré avec une curette). L’aspiration se fait sous anesthésie locale ou générale et nécessite une courte hospitalisation. En général, les éléments de l’œuf sont confiés au laboratoire pour une analyse anatomo-pathologique afin de s’assurer que c’est bien l’œuf qui a été retiré et non pas de la muqueuse utérine (il faudrait alors recommencer l’aspiration). Aujourd’hui, grâce à un médicament (Cytotec®), il est possible de provoquer des contractions de l’utérus qui feront expulser l’œuf défectueux. Le médecin vous proposera probablement de choisir l’une ou l’autre méthode (intervention ou médicament).

En revanche, s'il y a une hémorragie importante, faites-vous transporter d’urgence à la maternité.

Journaliste spécialiste du parenting, de la beauté, du bien-être. Auteure de Mon cahier Ma grossesse et moi, Mon cahier Forme et minceur après bébé, 100 conseils essentiels : la grossesse et Petit...
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