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Horloge biologique

Une grossesse après 40 ans, est-ce raisonnable?

Les grossesses tardives, après 40 ans restent assez rares en France, et exceptionnelles lorsqu'elles sont spontanées. La grossesse, dépassée un certain âge, peut devenir dangereuse pour la maman et l'enfant. Un suivi personnalisé est alors nécessaire pour ces futures mamans. Adrien Gaudineau, gynécologue-obstétricien aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, livre quelques explications et recommandations sur ces grossesses, plus complexes après 40 ans.

Le corps après 40 ans

Une jeune femme, âgée de 18 à 25 ans, a une probabilité de concevoir un enfant lors de chaque cycle qui est de 25% en moyenne. Chez une femme de 40-42 ans, son cycle chute considérablement à 6%. La fertilité devient quasi-nulle vers 45 ans. Le vieillissement des ovaires est l'une des raisons qui fait que la fertilité féminine, c’est-à-dire la capacité à être enceinte, diminue avec l’âge. 

L'aide à la procréation pour tomber enceinte

Concevoir un enfant tardivement n'est pas toujours évident. Plus de la moitié des grossesses après 40 ans sont issues de l'assistance médicale à la procréation. Les techniques sont nombreuses et variées, mais ne s'appliquent pas à toutes les femmes désireuses d'avoir un enfant :

  • la stimulation ovarienne simple : elle peut être réalisée seule ou accompagnée d'une insémination artificielle ou d'une fécondation in vitro. Ce sont les deux traitements les plus courants. Les femmes à l'ovulation défaillante auront recours à cette pratique, qui leur permet de retrouver ainsi une ovulation.
  • l'insémination artificielle avec le sperme du conjoint : l'insémination se fait aujourd'hui intra-utérine. Elle est indiquée chez les femmes dont le col de l'utérus est anormal, en cas de glaires non réceptives du sperme ou en cas de problèmes d'éjaculation de la part du conjoint.
  • une fécondation in vitro : la rencontre entre l'ovule et le spermatozoïde est favorisée par un laboratoire. Cette technique est utilisée en cas d'infertilité précoce, après plusieurs essais naturels ou en suivant une aide médicale.

La ménopause met fin à une éventuelle grossesse

Qu'est-ce que la ménopause ? En cas d’absence de règles pendant au moins un an, en lien avec un épuisement des follicules ovariens, on parle alors de ménopause. Pour une jeune femme, le stock d’ovules est déjà constitué et ne se renouvelle pas, à l’opposé des spermatozoïdes. Mais une femme peut théoriquement avoir une grossesse depuis la puberté jusqu’à la ménopause, qui survient en général entre 45 et 55 ans.

Des risques spécifiques lors d'une grossesse tardive

De vrais risques doivent être pris en compte lors d'une grossesse après 40 ans.

Les signes les plus courants

Plus une grossesse est tardive, plus il y a une augmentation de risques de fausse couches. Elles sont très fréquentes au premier trimestre, et dépassent les 30% après 40 ans. Il existe également d'autres risques, importants à prendre en compte :

  • l’hypertension artérielle : cette pression anormalement élevée dans le sang et les artères peut entraîner un retard de croissance intra-utérin et un décollement du placenta.
  • le diabète de grossesse ou diabète gestationnel : ce trouble de la régulation du taux de sucre dans le sang n'apparaît que pendant la grossesse. Le diabète peut engendrer de nombreuses complications notamment une malformation du foetus.
  • l’accouchement prématuré : la grossesse tardive accentue une naissance prématurée.

Bien sûr, les femmes enceintes à un âge plus avancé ont souvent un inconfort lié à la grossesse plus important.

L'anomalie chromosomique

L’autre conséquence du vieillissement des ovules concerne le risque d’anomalies chromosomiques, comme par exemple la trisomie 21, qui augmente avec l’âge. À 40 ans, le risque de trisomie 21 est de l’ordre de 1%. Même si les hommes produisent toute leur vie des spermatozoïdes et que l’impact de l’âge sur la qualité des spermatozoïdes est moins important, les chances de conception baissent également avec le temps, tandis que les risques génétiques augmentent.

Une grossesse après 40 ans, possible sous certaines conditions

Cependant, il n’est pas déraisonnable de débuter une grossesse à un âge avancé. Il convient d'être en excellente forme physique et d'avoir conscience que la fertilité est moindre et que certains risques sont augmentés.

Des grossesses à suivre de près

Une grossesse après 38-40 ans se passe généralement bien. Ces grossesses sont plus surveillées, avec un traitement ou une surveillance optimale. Il vaut donc mieux consulter un médecin préalablement pour connaître les complications potentielles. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles en France, il est rare que les équipes médicales accèdent à une demande de procréation médicalement assistée après 45 ans, en utilisant les ovules d’une autre femme.

Une grossesse plus sereine si bien préparée

Grâce à toutes les précautions prises et des craintes apaisées, la future maman peut profiter pleinement de sa grossesse. Bien préparée et consciente de la nécessité d'un suivi particulier, la femme de plus de 40 ans peut aborder sa grossesse avec sérénité. Elle sait que ce sera sûrement son unique enfant et profitera au maximum de ses instants magiques de future maman.

> Posez gratuitement une question à notre gynécologue-obstétricien, Adrien Gaudineau.

, Gynécologue-obstétricien
Adrien Gaudineau est Praticien Hospitalier au sein du Pôle de Gynécologie-Obstétrique de l'Hôpital Princesse Grace à Monaco. Il est plus particulièrement investi dans la prise en charge des...
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