Thomas, âgé de 24 heures est examiné par le Pr G. Putet, pédiatre dans le service de Néonatalogie à l'Hôpital de la Croix-Rousse. Le Professeur explique, dans une vidéo mise en ligne sur YouTube, les différents étapes de l'examen du nouveau-né, afin que les parents puissent comprendre l'importance de cet examen. Réflexes, tension, réactions, respiration, tout est analysé et décrypté. Pourquoi un examen si complet et pour quelles raisons ?
Rentrer en contact avec le nouveau-né
Un enfant réveillé et actif est un enfant en bonne santé. Il bouge, observe, écoute ce qui se passe autour de lui. Ce premier contact avec le nourrisson permet déjà au médecin de poser un diagnostic positif. Les tests réalisés ensuite permettent de regarder plus en profondeur le nouveau-né. L'examen débute généralement de la tête pour arriver aux pieds. Le positionnement de l'enfant est très important. Sur le ventre, puis sur le dos, le bébé sera étudié en vue de savoir s'il n'est pas porteur de certaines pathologies.
L'examen du corps : sur le ventre
La moindre parcelle du corps de l'enfant sera examinée. Différents types d'examens sont pratiqués :
- cardiaque : le docteur examine les pouls fémoraux (au niveau des membres inférieux étendus, vers l'aine) et huméraux (au niveau des membres supérieurs, vers le bras). Il en profite aussi pour regarder les tensions au niveau des membres inférieurs et supérieurs.
- respiratoire : le nouveau-né doit avoir une fréquence de respiration au repos comprise entre 30 à 36 par minutes.
- abdominal : le foie, la rate, l'hernie de la ligne blanche, les muscles abdominaux sont examinés.
- orthopédique : pieds, mains, clavicules doivent être correctement formés et dans l'axe du corps.
- dermatologique : la texture, la coloration de la peau sont analysées.
- neurologique : les tonus (axial et sexemtaire) sont observés: positionnement de la tête, redressement du corps, l'emjambement, les gestes coordonnés et les réflexes archaïques.
- génital : le sexe du nouveau-né est une partie sensible. Le décalottage ne doit pas se faire. Il faut laisser la nature faire les choses. Normalement, il se fera automatiquement à l'âge de 2 ans.
- le cordon ombilical : un liquide ou une goutte de lait peut se déposer au niveau du cordon ombilical, il ne faut pas y toucher. Cela risquerait d'endommager le cordon et de l'infecter. Le liquide partira de lui-même.
Une auscultation du corps sur le dos
Sur le ventre, l'enfant se positionne instinctivement les "fesses en l'air". Le médecin en profite pour l'analyser. Il continue le même examen que sur le ventre, mais en privilégiant certaines zones. Il regarde notamment :
- la colonne vertébrale : droite et dans l'axe du corps
- un sinus : il peut se présenter dans le bas du dos, vers l'anus. S'il est impossible de voir le fond, l'examen sera alors approfondi
- l'anus
- les hanches
Le visage, une partie essentielle
Le visage est une partie du corps très sensible. Il est donc essentiel de prendre soin d'examiner :
- les yeux : le pédiatre peut chercher le contact en les stimulant ou en utilisant un instrument pour accrocher le regard de l'enfant. Il vérifie sa pupille. Elle doit être bien noire.
- le nez et les narines
- la bouche : elle est active et recherche bien souvent la tétée
- les oreilles : le docteur fait du bruit puis observe la réaction de l'enfant
- le cou : le docteur vérifie sa motricité et regarde si le bébé n'est pas atteint d'une pterigium coli ou d'un goître
- la tête : sa taille, sa grosseur. Le Professeur palpe aussi la structure.
Des outils spécifiques pour l'examen
Pour compléter l'examen, le spécialiste utilise également quelques outils spécifiques, notamment pour identifier les battements du coeur, l'audition et la vue de l'enfant. Pour les prématurés, l'examen peut se faire un peu plus tard. La santé du bébé étant fragile, mieux vaut lui laisser le temps d'évoluer et de grandir à son rythme.